EDIT : ce projet date de 2016 ! En 2020, les codes ont bien changé et nous avons vu naître le projet SuperShe de Jessica Walsh, qui prône la femme sans contraintes sociétales.
Aujourd'hui, les marques d'hygiène féminine dépensent des millions d'euros dans des campagnes marketing pour améliorer l'image de leurs produits mais ce sujet reste malgré tout tabou. Certaines composantes ne sont cependant jamais ou mal intégrées : la discrétion, l'intimité et la dignité du consommateur.
C'est la problématique à laquelle a répondu Morgan Sterns, une designer de San Francisco, au cours de son projet de thèse. Elle a commencé par faire un travail de recherches sur la vision des produits d'hygiène féminine chez les consommateurs, femmes et hommes, et dans le marketing.
Des premières recherches à la création d'une marque
Les idées récoltées sont compilées dans de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux pour faire une première sensibilisation à ce problème. En parallèle, elle a revu l'image de marque des produits Harper Supply Co., ce qui inclut le packaging, le marketing et le contenu.
Harper Supply Co. veut intégrer ses produits dans le quotidien, qu'ils soient présents le plus naturellement possible. La marque souhaite que les femmes ne s'embarrassent pas d'être vues avec leurs produits. Pour ça, rien de mieux que le packaging !
Emballages écologiques, couleurs séduisantes, minimalisme de rigueur : le design de Morgan Sterns est mesuré, discret, tout en restant sexy. Des choix qui sont en accord total avec la cible : les jeunes femmes. Elle explique d'ailleurs :
J'ai fait cette thèse pour aider les femmes, pour qu'elles se sentent soutenues. Cela passe par un emballage confidentiel et sensible, qui conserve la dignité lors de l'achat de produits de santé sexuelle. Grâce à une meilleure conception, les femmes seront plus libres de faire des achats intimes. Elles s'éloigneront des stigmatisations associées à ces produits.
Les choix "design" de Morgane Sterns
Si l'on s'attarde sur le design, le choix de la matière recyclée pour les boîtes est bon. Elle ajoute une texture qui les rendent délicates et presque charnelles. L'utilisation des trames et des filets de pointillés ne fait qu'accentuer ce raffinement. Enfin, la typographie, très fonctionnelle, a de subtils empattements curvilignes que l'on peut associer aux courbes féminines. Elle parait imprimée à la main à cause des petites irrégularités, ce qui lui confère une certaine sensibilité.
Rien à redire là-dessus.
Une seule question reste en suspend : cette uniformisation permet-elle une bonne différenciation des produits ? Les couleurs semblent être aléatoires. Peut-être qu'en en dédiant une par "type" de produit, un premier tri pourrait se faire.
Cette approche novatrice nous a paru intéressante. On aurait pu penser que les industriels du domaine souhaitaient vraiment changer les choses. Malheureusement la marque ne semble plus exister...